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About This Project

Camille de Toledo est écrivain, théoricien, artiste. Docteur en littérature comparée, il enseigne à l’Atelier des écritures contemporaines de l’ENSAV (La Cambre), à Bruxelles. Issu d’une famille juive de Turquie, il a étudié l’histoire, le droit et la littérature. En 2004, il a obtenu la bourse de la Villa Médicis. En 2008, il a fondé sa première « institution potentielle », la Société européenne des auteurs pour promouvoir « la traduction comme langue » avec des personnalités telles que Claudio Magris et Bruno Latour. En 2012, il s’installe à Berlin avec ses trois enfants après la mort de son frère, de sa mère et de son père.
Il est l’auteur d’œuvres marquantes, notamment, Le Hêtre et le Bouleau, essai sur la tristesse européenne (2009), Vies potentielles (2010), L’Inquiétude d’être au monde (2012) ou plus récemment, Le Livre de la faim et de la soif (2017). Défenseur d’une position de l’écrivain et de l’artiste comme chercheur, il a soutenu une thèse sur le vertige en littérature, de Cervantes à Sebald au début de l’été 2019. Il a revendiqué au cours des dix dernières années “une extension du domaine de l’écriture” pour déployer des narrations depuis l’espace de l’art, afin de transformer nos manières d’habiter. Son travail récent pour un « Parlement inter-espèces » au sein de la commission des auditions pour un parlement de Loire l’a conduit à proposer un processus constituant pour donner voix aux éléments de la nature. Il travaille actuellement à une hypothèse « pour un animisme légal ».
Dans cet entretien avec la Mission Val de Loire et le cccod, il aborde notamment la « fiction » et l’idée d’ « habitations fictionnelles de sapiens ». Sa conception de la fiction s’écarte diamétralement de celle de Jean Baudrillard (celle où rien ne meurt) ou du « spectacle » de Guy Debord. Camille De Toledo conçoit la « fiction » comme « la maison de sapiens : des récits, des narrations qui pour certaines nous font vivre, nous attachent au monde, et pour d’autres nous tuent, nous blessent, nous font souffrir, nous, les humains, et les non-humains. Ce sont des fictions donc qui construisent notre réalité d’espoir ou de peine… »